Dans l’est de l’Inde, le rasgulla est plus qu’un simple dessert ; c’est un morceau de nostalgie trempé dans du sirop, un souvenir qui resurgit lors des mariages, des festivals et des après-midis d’été paresseux. Pour les Bengalis comme pour les Odias, c’est une question de rivalité amicale, un symbole de fierté culinaire et, parfois, de diplomatie sucrée.
L’histoire du rasgulla commence dans les cuisines des temples d’Odisha, où le chenna (fromage frais caillé) était autrefois pétri par des mains expertes et roulé en boules blanches comme neige avant d’être cuit dans un sirop de sucre bouillonnant. Le Bengale, toujours audacieux dans ses innovations, a perfectionné l’art de la texture moelleuse au XIXe siècle, nous offrant le rasgulla qui fond aujourd’hui sur la langue à travers tout le sous-continent.
À la base, le rasgulla est une transformation de la simplicité : du lait caillé avec du citron, filtré et pressé, pétri jusqu’à ce qu’il soit souple, puis divisé en perles et cuit jusqu’à ce qu’une délicate résistance cède à une douceur sirupeuse. Chaque bouchée est à la fois aérienne et consistante, pure mais gourmande.
Mais le rasgulla est plus qu’une simple chimie ; c’est un rituel et un lien de parenté. Dans les temples, il est offert aux dieux ; dans les foyers, il marque les étapes importantes et les retrouvailles. À chaque bol, il promet le réconfort de la tradition et le frisson d’une joie intemporelle, nous rappelant que parfois, le bonheur se savoure mieux lorsqu’il est moelleux et dégoulinant de sirop.